jeudi 9 décembre 2010

Etre écouté,être lu,demande de cultiver des qualités personnelles et de savoir surmonter certaines contraintes spécifiques*:accepter de faire face**!

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* spécifiques : qui ont leurs caractères propres ; qui ne peuvent se rattacher à autre chose ou en dépendre .
** faire face : affronter, aller hardiment au-devant des difficultés, des obstacles, des oppositions ...

Un des problèmes qui se pose dans les interactions humaines
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Tous les efforts d'expression efficace, orale et/ou écrite, de votre pensée, implique que vous éprouviez pour diverses raisons le besoin de communiquer avec vos semblables, que vous disposiez d'informations à transmettre et que vous cherchiez à les faire parvenir fidèlement sans déformations quelles que soient les situations, vos intentions .

Relations, échanges d'idées, de point de vue, avec les autres .

L'Art de communiquer est une caractéristique et une nécessité humaine. Donc , il est essentiel d'étudier les conditions particulières pour comprendre ses contemporains, pour être compris de tous ; donc de savoir, d'être capable de leur transmettre sans déformation, nos intimes convictions à propos de tous les contextes matériels et ceux liés aux êtres vivants qui se pressent autour de nous .

Communiquer ses pensées à d'autres hommes, c'est d'abord leur en faire parvenir l'expression, écrite ou orale ; mais c'est également, leur faire comprendre la signification du message transmis et, dans toute la mesure du possible, leur faire partager les opinions que ce message renferme .

Cette suite d'opérations, par lesquelles nous communiquons nos pensées à nos semblables paraît aller« de soi» ; sa nature semble claire et facile à mettre en œuvre dans le langage familier, c'est à dire dans tous les entretiens que nous avons avec nos proches .
La chose devient déjà plus difficile quand il faut communiquer avec un étranger, ou seulement avec un homme d'une profession ou d'un âge ou d'un milieu différent du nôtre.

Même entre parents et enfants, entre anciennes et nouvelles générations on se comprend, parfois avec difficulté . Cela ne veut pas dire que le son de la voix ne sont pas entendu, ou que les mots déconcertent par leur forme ; cela veut dire que le sens de ces mots, et surtout leur intention principale, ne sont pas interprétés par tous de la même façon .

Il faut " faire un effort " ; se " mettre à la portée " de celui qui nous écoute et /ou nous lit, se mettre dans sa peau, ou être sûr que nos paroles seront comprises par lui comme nous le désirons, que les mots, les phrases, les expressions de notre discours provoquent dans la mesure du possible, le même signal que celui que nous pensons avoir émis, en deux mots, qu'il existe la même correspondance ... . Tout cela exige que nous connaissions ses habitudes, ses goûts [ce qui est aisé en famille] que nous le devinions quelque peu [s'il s'agit d'un interlocuteur étranger à notre famille ou à notre milieu] et que nous agissions en conséquence ; c'est-à-dire que nous choisissions nos mots, nos tours de phrases selon la nature de notre interlocuteur . En somme, nous devons régler l'expression de nos pensées, non pas sur nos fantaisies, mais sur les besoins de compréhension de ceux à qui nous nous adressons, dans la vie privée comme dans les relations courantes .

Dans la vie pratique, et, spécialement, dans la vie professionnelle, il en est de même ; mais avec des difficultés plus grandes, qui exigent une attention spéciale .
Ici la distance entre les personnes n' est pas une distance physique, mesurable en kilomètres ; cette distance est intellectuelle et morale . Elle traduit les différences de caractère, de formation, d'habitudes professionnelles, de préoccupations dominantes . Ces différences font que chacun risque de parler pour lui seul et, inversement, de n'entendre que ce qu'il est préparé à penser pour son propre compte . Elles rendent la communication avec autrui très difficile et parfois impossible .

Or il est absolument nécessaire de connaître ces difficultés et de savoir les vaincre, car la bonne organisation des activités présentes et leur exécution satisfaisante exigent qu'à tout moment, la communication entre les hommes qui concourent à une même tâche, soit parfaite .

Les activités humaines supposent la capacité intellectuelle de comprendre un ordre, un conseil, une prescription et la capacité morale d'exécuter avec conscience le travail dont on a compris les conditions .
Il est bien établi désormais que la base de toute coopération pratique, de toute bonne exécution des prescriptions réside dans la compréhension, par les autres, de méthodes à appliquer et dans l'accord de leur volonté avec le but qu'on leur propose .

Le travail sera d'autant mieux exécuté que cet accord sera plus complet et plus stable et que les ordres à exécuter sembleront exprimés avec plus de justesse . Communiquer, de façon sûre et efficace, avec autrui, et donc une condition indispensable à la bonne marche de l'activité . Cette condition résulte de la nature des hommes [c'est-à-dire de la forme de leur intelligence et des exigences de leurs sentiments] ; elle résulte aussi de la nature méthodique de notre action sur les choses, source de tout progrès dans l'activité humaine .
En un mot, c'est à la fois une nécessité humaine est une nécessité technique, pratique .

Il est nécessaire d'ajouter que ce besoin de communication avec autrui dépasse le plan des occupations journalières ; il concerne tout le développement de la vie active et de l'activité sociale . Conduire des activités de toute nature, c'est conduire des êtres humains, dont on dirige, oriente, les savoir-faire vers la bonne exécution de certaines tâches . Pour conduire ces hommes, et non seulement pour leur faire comprendre les règles de leur activité, il faut les connaître et connaître tous leurs besoins ; il faut être capable de les guider, les conseiller même quand l'activité proprement dite est achevée . Pour les connaître vraiment et être au courant de leurs besoins, il faut partager leurs espoirs ou leurs craintes ; il faut savoir ce qui les intéresse, et parfois les angoisse, dans leur activité ; dans les incidents et les drames de la vie, dans toute leur activité familiale et sociale .

Communiquer avec eux, pleinement, c'est rejoindre leurs pensées , la pensée de leurs amis, de leurs proches ; c'est, au sens exact du terme, communiquer avec eux avec la grande famille humaine dont l'activité est, en quelque sorte, le reflet et le résumé .

Voilà pourquoi la nécessité d'être compris est si grave .

On a pu dire que les fautes commises contre le matériel se réparent, mais que les fautes commises contre les hommes et dans la communication qu'ils attendent de nous, ont des conséquences plus lourdes . Ces fautes laissent toujours des traces longues à disparaître ; elles peuvent même parfois se montrer irréparables .

Nous constatons donc que tout être humain , vous même en particulier, et plus encore peut-être que les autres personnes, a le devoir de perfectionner son langage pour être parfaitement compris .
Il doit s'habituer , vous devez vous habituer, à comprendre les idées, les sentiments, les goûts de ceux qui ont des activités à leurs côtés, à vos côtés, où qui sont dépendants d'une façon ou d'une autre, pour leur faire comprendre, à leur tour, tout ce qu'il doit connaître, tout ce que vous devez lui communiquer, vraiment !

L'activité humaine, pour être efficace, demande sans cesse l'accord des intelligences et des volontés ;

Par là même , cette activité représente une grande forme de communication entre les hommes .

Grâce à cette communication les êtres humains peuvent s'unir, s'unissent constamment entre eux .

Nous aborderons dans un prochain billet les deux questions importantes suivantes :

Qu'est-ce que comprendre les autres ?

Comment se faire comprendre d'eux ?

Fidèlement vôtre, Esiobreg .



dimanche 5 décembre 2010

Réalités*objectives ! Réalisme** ?:Les conséquences de l'inaptitude,mieux de l'Incompétence,sont comme une roue sans fin; elles n'ont pas de limites…

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* Réalité : ce qui existe, ce qui n'est pas seulement en idée ou fictif, une certaine évidence, ce qui est, l'existence effective, la chose réelle… Prendre ses désirs pour des réalités [parfois, souvent] ? Il faut voir la réalité ! Les réalités de la vie . Tout ce que nous connaissons de la réalité vient de l'expérience .

** Réalisme : attitude de celui qui tient compte de la réalité, l'apprécie avec justesse . Dans la vie réelle et pratique, disposition à voir les choses comme elles sont et à prendre les mesures en conséquence, sans s'embarrasser de précédents ou de scrupules.


"- Les bêtes connaissent leurs possibilités :

Un ours n'essaiera pas de voler,


Un cheval fourbu (1) hésitera souvent


Avant d'essayer de franchir un obstacle .

Un chien, d' instinct, fait un détour

Lorsque le fossé est trop profond ou trop large .



L'homme, hélas, est la seule créature( 2)

Qui, par sottise, va contre la nature.

Lorsqu'elle lui crie : « prends garde ! »

Son obstination (3) le fait continuer,

Et lorsque ses dispositions y sont le moins enclines ( 4)

Il va absurdement à leur encontre (5)."

J. Swift


1 - fourbu : accablé de fatigue, harassé

;2 - créature : être , homme ou femme, avec ici l'idée d'un jugement de valeur négatif, dont on parle sans considération .

3- obstination : caractère, comportement d'une personne obstinée, il s'attache avec énergie et de manière durable à une manière d'agir, à une idée .

4 - enclines à : disposées, portées par un penchant naturel et permanent .

5 - encontre : en s'opposant à la chose .

Incompétence :

Une forme de pollution,de nuisance, à laquelle les écologistes n'ont pas prêté une attention nécessaire et suffisante, a pour cause l'escalade de l'influence négative, abusive, d'une organisation humaine, quelle qu'elle soit, sur notre personne, nos valeurs, notre "soif de vivre" . De même que la pollution de l'air et de l'eau crée un environnement physique défavorable, la pollution de l'organisation d'une activité humaine peut créer un environnement social détestable . Les victimes de la première n'ont souvent conscience d'être empoisonnées que lorsqu'il est trop tard, parce que l'accumulation est graduelle et que la " dose " mortelle ou paralysante est difficile à détecter. De même, dans le cas de la pollution bureaucratique, la paperasse s'accumule graduellement jusqu'au jour fatal où cette activité humaine est définitivement étouffée sous elle . Réfléchissez, n'est-ce pas trop souvent le cas, même dans nos propres occupations, nos propres affaires, notre propre vie ?


Avez-vous cliqué sur l'image de Gerboise dans la colonne de gauche ? Vous atteindrez ainsi le blog des plus grands !


Créativement vôtre, Esiobreg .

jeudi 2 décembre 2010

Qu'est-ce que peut apporter à un jeune, dans l'acte d'apprendre,des éléments usuels [ familiers] des sciences physiques et naturelles ?

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Ce type d'acquisition : celui de l'apport des éléments [dont on se sert usuellement ; qui sont utilisés habituellement ; qui sont dans l'usage courant] des sciences physiques et naturelles, permet de faire conquérir à l'enfant et à l'adolescent des connaissances et des savoir- faire utiles et variés .

Les connaissances :

Avez-vous pensé, réfléchi à la possibilité d'estimer la multitude des phénomènes dans la nature et dans les agglomérations qui s'offrent aux regard étonnés de l'enfant [ à vos regards] !

C'est la pluie bienfaisante qui ranime les plantes, la chaleur accablante qui les brûle ; c'est la brise légère qui chante dans les ramures, l'ouragan terrible qui glace d'effroi les hommes et les animaux ;ce sont tous les matériaux naturels que la géologie , la paléontologie et la minéralogie nous permettent de découvrir, et ceux, artificiels, qui ont été transformés par l'homme ; c'est la montée incertaine d'une fragile bulle de savon, du vol puissant et hardi de l'aéroplane… du spectacle éblouissant , sublime,d'une nuit étoilée ... ; celui des comportements parfois surprenants des êtres humains et des animaux de toute notre planète Terre !

Chaque fois se posent, doivent se poser, pour comprendre le fond des choses et des êtres, cette suite d'interrogations ci-dessous :


- Pourquoi ? Il s'agit de déterminer les causes et les finalités : pour quel motif , pour quelle chose, pourquoi cela; c'est pourquoi, marque un rapport de cause à effet, par conséquent: marque surtout un raisonnement, une déduction logique, il ne s'emploie que dans l'ordre des idées, des déductions scientifiques .
- Comment ? Il est question ici des manières, des méthodes et des moyens : comment faire ? selon quel plan ?
- Quand ? Seront en question le cadre temporel : la date ? la durée [ combien de temps, depuis quand] ? le calendrier, le programme [ jusqu'à quand] ?
- Où ? Nous sommes ici dans le cadre spatial : le lieu où l'on est ? d'où l'on vient ? où l'on va ? par où l'on passe ?
- Quoi ? Nous avons affaire à l'objet, à l'être vivant, à un phénomène : qui fait quoi ? qui veut quoi ? qui peut quoi ? Qui cherche quoi ? sur quoi repose cette hypothèse ? de quoi est-il question ?

- Qui ? C'est du sujet dont on parle : à qui ? pour qui ? de qui ? par qui ? avec qui ? celui pour qui je réalise ; contre qui je m'oppose ; celui par qui je l'ai appris ; qui a donné cette information ; de qui avait-on obtenu le renseignement ; qui est- ce qui ?



Voici ci-dessus le contexte du sujet .



Vous verrez que les deux étapes de ce travail [définition du contexte, puis de ses limites ] sont en fait très liées , même si elles sont ici un peu artificiellement séparées et traitées successivement .

Pourquoi ? C'est le mot qui vient tout naturellement sur les lèvres . Pour quelles raisons , dans quel but , dans quelles intentions, pour quelles causes, quelles justifications , quelles explications, quelles motivations, en fait pour quelles raisons, voulons-nous connaître la raison d'être, les fondements, des phénomènes variés qui se produisent sous nos yeux. Est-ce une curiosité de bon aloi, à laquelle l'étude des sciences donne satisfaction ? Cette étude ne nous procure pas seulement une joie intellectuelle, elle nous assure aussi un savoir pratique qui nous sera plus tard de la plus grande utilité ; elle nous fait connaître les moyens de se maintenir en bonne santé , elle nous apprend comment l'homme, - qu'il soit enfant, cultivateur ou artisan, scientifique ou ingénieur, littéraire ou économiste, médecin ou biologiste, géologue ou agronome ... - peut travailler d'une manière fructueuse et accroître ainsi son bien-être matériel .

Dès l'origine de l'apprentissage des savoirs, c'est par l'observation directe que le maître initie l'enfant à l'enseignement des sciences. Il lui fait acquérir des connaissances qui, vraisemblablement , seront durables . Ce que l'on a seulement entendu ou lu finit par s'oublier , mais ce que l'on a vu se fixe solidement dans l'esprit .


Inestimable intérêt, portée , utilité de la formation, de l'initiation à l'enseignement scientifique, rationnel pour un accès à la culture générale .

Épanouissement de la capacité d'observation

Enseignement scientifique, même pour le futur littéraire, honnête homme quel qu'il soit… donné surtout sous la forme de leçon de choses, nous permet d'apprendre aux élèves, aux collégiens, aux lycéens " à bien voir ", c'est-à-dire à " observer " .

Sans doute il leur fait acquérir bien des connaissances, mais on peut affirmer sans exagération qu'il vaut moins par les connaissances communiquées que par le développement de la faculté d'observation .

Combien il est utile pour l'enfant d'apprendre de bonne heure à observer !

Cela ne peut paraître de médiocre importance qu'aux esprits superficiels. Combien est-il de personnes qui

« ont des yeux et ne voient pas »,

et passent à peu près indifférentes à côté d'objets intéressants, sur lesquels se portent leurs regards, sans doute, mais dont l'image s'évanouira bien vite dans leur esprit .

Le « maître » ne peut tout enseigner. L'élève,[vous-même également] , une fois sorti de l'école, complétera lui-même son savoir, s'il a contracté l'habitude d'observer, c'est-à-dire de lire dans le grand livre de la nature . Le plus grand service que nous puissions lui [ vous] rendre, c'est de lui apprendre à apprendre .

Perfectionnement des sens

Les leçons de choses contribuent à l'éducation des sens chez les élèves et chez toutes les personnes , même adultes .
Dans une leçon de choses, en effet, l'enfant voit les objets, les êtres, les phénomènes, et il ne les voit pas seulement : souvent aussi il les palpe , il est soupèse, il les sent , il juge de leur degré de sonorité, goûte la substance donc ils sont formés…
Les sens sont perfectibles ; ils se développent par l'exercice et transmettent au cerveau des perceptions de plus en plus exactes et précises. Sans vouloir affirmer que toutes nos idées nous viennent des sens, il faut reconnaître que nos sens nous sont des auxiliaires indispensables en ce qui concerne l'acquisition des connaissances.

Élaboration de l'esprit scientifique

L'enseignement des sciences à l'école primaire , dans l'enseignement secondaire , modeste et qu'il exerce néanmoins une grande influence sur les esprits. Il indique la marche à suivre pour arriver à la connaissance de la vérité, dont la recherche est toujours difficile, non évidente .

« La vérité, dit M .Berthelot [ chimiste et homme politique français , 1827-1907 ; "Sur les vertus de l'enseignement scientifique, Manuel général, 1898" ] , s'acquiert et se constate par l'observation et par l'expérience. Elle résulte uniquement de la connaissance des faits . C'est là une chose fondamentale que l'éducateur doit imprimer dans l'esprit des enfants d'une manière ineffaçable . Il en résulte une habitude de sincérité absolue, fondée sur cette conviction que la vérité en tout ordre est indépendante de notre volonté et de nos désirs. Celui qui essaie de tricher avec la vérité se trompe lui-même… Et la science, en même temps qu'elle nous apprend comment on peut découvrir la vérité, nous montre que cette recherche est difficile et sujette à défaillance ; elle nous enseigne la modestie »

Cette vérité pousse l'enfant à remonter des effets ou causes, c'est-à-dire de ce que l'on voit à ce que l'on ne voit pas .

Il y a d'ailleurs en lui une tendance naturelle à procéder ainsi , mais qui demande à être fortifiée .

L'enseignement des sciences fait prendre aussi aux enfants l'habitude de ne rien accepter sans contrôle, d'examiner toute chose avec attention, de passer tout raisonnement au crible de la raison ; il écarte le surnaturel et le miracle , affranchi l'intelligence des préjugés et les superstitions .

En ce sens, on peut dire que l'étude des sciences élargit et élève la pensée et qu'elle est une étude libératrice de l'esprit.

Elle tend aussi à ancrer dans les jeunes cerveaux cette vérité scientifique que rien n'est immuable et que tout est soumis à la grande et fatale (inéluctable , contre lequel on ne peut pas lutter, qui ne peut manquer de vous atteindre, auquel on ne peut échapper ) loi de l'évolution. Elle montre que si le progrès ne se produit que lentement, il est néanmoins réel, et que même, depuis moins de deux siècles , le génie de l'homme a créé des merveilles qui excitent au plus haut point notre admiration et autorise tous les espoirs.

Elle a supprimé les distances, elle a conquit l'air , la profondeur des océans , l'espace … où s'arrêtera-t-elle ?
Les vieux rêves de l'alchimie renaissent de leurs cendres .

En même temps, cette étude de la science apprend aux élèves à connaître et à vénérer les noms des grands hommes illustres qui ont créé cette science éternelle ( qui est sans commencement ni fin, étant hors du temps ; qui n' aura pas de fin, dont on ne prévoit pas la fin bien qu'ayant eu un commencement ) .

« Dire les choses à un enfant, puis les lui montrer, ce n'est pas lui apprendre à les observer, c'est faire de lui un simple réceptacle des observations d'autrui, c'est affaiblir plutôt que fortifier sa disposition à s'instruire spontanément, c'est le frustrer du plaisir de la difficulté vaincue . »
Herbert Spencer

Prenez connaissance, attentivement, du contenu de ce texte , car l'ensemble des notions qui contient , constitue un des piliers,un des appuis, parmi les plus solides sur lesquels vous serez amené à faire reposer votre réflexion en vue de progresser dans l'acquisition des connaissances .

Fidèlement vôtre , Esiobreg , la petite soeur de Gerboise .

mardi 9 novembre 2010

Messsage à ceux qui désirent observer,examiner,rendre compte :"porter un regard" sur notre façon de nous exprimer par le langage et nos comportements.



Un regard* de chien


Balandran et Bréquillet , le maître et le chien, accueillent un inconnu dans leur solitude.

… Je vis un chien. Un berger briard (de la Brie) à poils longs. Pas très haut, ramassé sur ses pattes, hirsute, le museau barbouillé et tout moustachu. Au milieu des poils, deux yeux noirs vifs, et surtout un regard interrogateur.

Qui es-tu ? Me voilà, je suis le chien . Il ressemblait à Balandran à s'y méprendre…

« C'est Bréquillet » me dit Balandran. Mais j'eus beau l'appeler, Bréquillet,sagement posé sur son séant (arrière-train), ne s'approcha pas de la table. Ses yeux vivants ne me quittaient plus. Aussi longtemps que je mangeai, il resta immobile. On le devinait présent, tout entier à la scène simple et sereine du repas, et il avait l'âme si proche que je la sentais par moments , tiède comme un museau, qui ne demandait qu'à aimer.
Je revins près du feu. Bréquillet, cependant que je tournais le dos, s'était glissé dans l'âtre. Là , le museau posé sur ses deux pattes noires, calme mais attentif à tout, il reposait . Ses yeux couraient (image illustrant la vivacité des mouvements du regard) , de la cheminée à la porte, au ras du sol. Quelquefois, il dressait une oreille velue, qu'agitait une brève et mystérieuse inquiétude.

Henri Bosco, Malicroix, Éditions Gallimard, 1948 .

Expressions concernant le regard :

«La métaphore ou la comparaison emprunte d'une chose étrangère une image sensible et naturelle d'une vérité».
La Bruyère

Métaphore : figure par laquelle on applique à une personne, à une chose, des termes qui impliquent une comparaison non formellement exprimée (le procédé consistant à comparer sans terme de comparaison s'appelle une métaphore) . Comparaison réduite à un seul terme et désignant un objet ou une idée par un mot qui convient pour un autre objet ou une autre idée liés aux précédents par une analogie. Mais, dans les deux cas, l' image ne se contente pas d'insister sur un rapport intellectuel entre les deux objets, elle essaie de donner une représentation vive, animée, concrète .

- effleurer du regard : image à comparer avec toucher légèrement, à peine , du bout des doigts, des lèvres ; examiner superficiellement : nous n'avons fait qu' effleurer le problème .

- caresser du regard :regarder amoureusement ; toucher pour avoir du plaisir ou en donner ; toucher en signe de tendresse .

- embrasser du regard : saisir par la vue dans toute son étendue .

- plonger ses regards dans : regardez au fond de… [il a plongé son regard dans les yeux de son interlocuteur] .

- parcourir du regard : regarder successivement les éléments d'un ensemble pour en avoir une vue générale… [il parcourut le jardin du regard] .

- Suivre du regard : porter son attention sur… Observez attentivement et continûment l'évolution d'un phénomène .

- accompagner du regard : se joindre à quelqu'un en lui manifestant son adhésion .

- explorer du regard : parcourir un espace en l'étudiant avec soin, en l'observant, en cherchant…

-fouiller du regard : explorer avec soin en tous sens, examiner .

-darder son regard : lancer, ce qui est assimilé à un dard, une flèche .

-attacher ses regards sur : adjoindre par l'esprit… etc.



.... Message à tous les jeunes [et les adultes, leurs parents], qui découvriront notre blog .

Il ne suffit pas , de vous enseigner les règles de la grammaire, de vous apprendre ce que vous avez le droit et ce que vous n'avez pas le droit de lire et d'écrire. Il faut d'abord vous donner les moyens de vous exprimer . La langue que vous avez reçue de l'usage est strictement limitée à vos besoins immédiats . Il vous reste à explorer les ressources infinies du vocabulaire français, à découvrir la valeur expressive des mots et des tours (manières d'exprimer quelque chose selon l'agencement des mots) , à saisir ce qu'ajoutent au sens même de chaque phrase son mouvement (ce qui traduit l'impression de vie, de vivacité, d'élan, de passion) , son rythme , son harmonie (concours heureux de mots ; accord parfait de plusieurs parties) ou ses dissonances (peu harmonieux pour l'oreille : dont la simultanéité ou la succession des sons [donc des mots] est désagréable à entendre) .

Le vrai talent est un don des cieux , mais c'est l'instituteur qui vous apprendra à traduire vos pensées avec exactitude , avec probité (honnêteté, sincérité) , dans une langue claire et correcte . Vous n'y arriverez qu'en procédant par étapes et à condition qu'on vous révèle méthodiquement les richesses que la langue française met à votre disposition .

Sans une préparation sérieuse, si on vous demande de raconter votre meilleure journée de vacances : est-ce réalisable ? . C'est un sujet simple en apparence , mais en fait des plus complexes, puisqu'il exige de vous, apprenti narrateur , que vous traduisiez à la fois des sensations (des émotions, des sentiments) et des impressions (des perceptions personnelles, des pensées, des souvenirs) très diverses, que vous sachiez rendre avec fidélité les formes et les couleurs, les jeux de lumière, « les sons et les parfums », la saveur des fruits cueillis sur l'arbre , le plaisir de la fatigue au grand air , les élans de l'imagination et les souvenirs et les rêves qui, au long de cette journée heureuse , ont pu toucher votre cœur ou traverser votre esprit .

Et quand ( quand, terme le plus général qui peut s'appliquer à un événement futur ou hypothétique , alors que lorsque se rapporte à un temps particulier , plus ou moins fixe ; la conjonction quand semble plus propre à marquer la circonstance du temps ; lorsque paraît mieux convenir pour marquer celle de l'occasion) , sur ce thème, un des plus ambitieux au monde
vous, le jeune enfant, vous aurez remis deux ou trois pages, agréables à lire peut-être dans leur naïveté, mais exprimées dans une langue pauvre et dans une syntaxe incertaine vous, l'enseignant, l'adulte, croirez-vous être en l'état d'éclairer ces pages en écrivant dans les marges des devoirs : « banal (quelconque,non original) impropre (inapproprié inadapté) , incorrect (qui n'est pas conforme à une règle, à une réalité )» ? Ces critiques incompréhensibles, risqueront de le décourager, sans rien lui apprendre. Il serait plus judicieux, tout en respectant sa spontanéité, de lui donner les moyens de reconnaître ses fautes, à l'aide d' explications adéquates, pour qu'il puisse les corriger lui-même.

Un adulte qui parle, même avec éloquence, devant des auditeurs passifs, prêche dans le désert ; des enfants dont les efforts ne sont ni orientés ni contrôlés,n'apprennent qu'à faire des fautes .

Vous, les jeunes enfants, ne serez les maîtres de votre pensée et de vos connaissances que lorsque vous pourrez les traduire avec exactitude,correction et clarté . L'étude méthodique des moyens d'expression est aussi indispensable à ceux qui comptent devenir plus tard des chercheurs, les ingénieurs, des techniciens qu'aux futurs écrivains et aux futurs orateurs . Il est nécessaire que cet apprentissage soit appuyé sur des textes , et ainsi, contribue de la manière la plus sûre, à la formation de l'esprit scientifique, littéraire et bien sûr du goût. C'est un bon moyen d'acquérir à la fois « géométrie » et finesse, de s'impliquer à saisir les nuances qui distinguent les apparents synonymes , à dégager la valeur expressive et affective de chacun d'eux, à reconnaître l'agencement logique ,l'équilibre et l'harmonie d'une belle phrase française .

La langue que "nos anciens " nous ont transmise, notre plus bel héritage, se gâte chaque jour . Cette belle langue s'appauvrit affreusement et en même temps se fait prétentieuse et vulgaire . On croit se donner une brevet de distinction en substituant des formes lourdes et pataudes ( maladroites) aux mots simples et purs dont s'accommodaient Racine et Voltaire .

Nous sommes certains que les ressources variées qu'offre la langue française pour traduire des sensations, des sentiments, les idées, ainsi que le contenu de notre blog, contribueront à faire de vous une personne capable de maîtriser sa pensée et de la communiquer aux autres avec efficience (faculté de produire un effet, une conséquence) .

Fidèlement vôtre, Esiobreg .

mercredi 3 novembre 2010

Schéma général de l'Evolution de la Vie sur la Terre et de l' Evolution de l'Univers .


Échelle des temps, en millions d'années .

Nous avons absolument besoin "d'appuyer nos réflexions ", nos raisonnements, nos analyses des phénomènes et de tous les événements que nous cherchons à comprendre, sur des schémas généraux dans tous les champs de la connaissance , pour créer et étayer notre savoir . En fait, comprendre d'où nous venons, d'où viennent les choses que nous observons ,et les phénomènes qui influencent et influenceront nos connaissances , et ainsi nous aideront " à vivre positivement " et comprendre le temps présent et à venir.

Cette illustration de l'évolution du monde de la vie, est l'une des représentations schématiques parmi les plus importantes et les plus précieuses que nous avons l'intention de vous présenter .


Voici,ci-dessus, l'illustration de l'ensemble des événements de l'Univers : du " Bing-Bang " aux débuts de l'origine de la Vie sur notre planète Terre ; ensuite des premières traces de vie aux débuts et à la diversification des plantes et des animaux ; puis des premiers vertébrés à l'évolution du monde végétal, après des Amphibiens et des reptiles ; enfin à l'origine des mammifères puis des primates et de la lignée humaine . Par la suite, l'apparition des hommes : Homo erectus, homo sapiens, finalement l'homme moderne il y a 35000 ans .


Vous pourrez agrandir les détails des vues partielles ci-dessous ,en réalisant un clic gauche sur chacune d'entre elles et, ensuite, revenir à la vue précédente en reculant d'une page.



Du Bing-Bang aux premières traces de la vie
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Des premières traces de la vie, à l'apparition et la diversification des invertébrés aquatiques .





Des forêts houillères ,des amphibiens ,des reptiles aux premiers mammifères .







La transition de la vie marine vers le milieu terrestre :des dinosaures, puis des premiers oiseaux, aux premières plantes à fleurs .




D'un monde très diversifié ,les conifères , de l'explosion des insectes , des plantes à fleurs , aux premiers primates et aux ancêtres de l'Homme : les plus anciens hominidés,les australopithèques , à Homo habilis et les débuts de l'Humanité . La conquête du monde par Homo erectus, puis la naissance d'Homo sapiens et l'apparition de l'Homme moderne . L'homme de Neandertal et la venue de l'homme contemporain, il y a 35 000 ans.






Voici les grandes lignes de cette histoire de la vie. Il serait nécessaire bien entendu de développer tous les détails des très nombreux événements qui se sont déroulés depuis cette nuit des temps . La présentation de cette illustration n'a pour but que de servir de support à une vision, à une perception générale du Monde qui nous permettra de situer les événements dont nous parlerons dans les billets de notre blog, et ainsi nous permettra de mieux comprendre les contextes dans lesquels se situeront les sujets que nous vous présenterons par la suite .

A bientôt ,fidèlement vôtre , Esiobreg .


dimanche 31 octobre 2010

Entre le Cygne et la Carpe, une bataille ? non, un affrontement pour des croûtes de pain ! Oui, mais pourquoi ce conflit insolite, inhabituel ?

( Voir dans le billet du Dimanche 24 Octobre 2010 , le problème à résoudre, à la suite de la question posée .)

Quelques jours plus tard, pour prendre des photographies, puis toutes les semaines suivantes, dans l'espoir d'obtenir une nouvelle prise de vue d'un tel face-à-face, match , nous avons tenté, en lançant des croûtes de pain, de provoquer une situation analogue où un cygne et une carpe seraient aux prises, c'est-à-dire s'affronteraient pour se disputer la nourriture .

Gras Déception !

Cette situation ne s'est pas reproduite . Les cygnes ont pu accéder aux croûtes de pain sans problème, les carpes ne s'étant pas manifestées .

Pour quelle raison, cette scène exceptionnelle ne s'est-elle pas répétée, renouvelée ?

Après réflexion, nous avons réussi à reproduire une scène analogue !

Réfléchissez et dites nous ce que nous avons découvert .

Vous pouvez proposer des réponses dans le cadre : commentaire, situé à la fin de chaque billet .

Bon courage .

En attendant un prochain billet dans lequel vous découvrirez ce qui s'est passé, nous sommes toujours fidèlement vôtre . Esiobreg .

samedi 30 octobre 2010

Ecrire, est-ce uniquement, former des lettres, des caractères,la manière d'exprimer sa pensée ? « Avant donc que d'écrire, apprenez à penser » Boileau

«Bien écrire, c'est à la fois bien penser,bien sentir et bien rendre ( ses impressions intérieures à son entendement) : c'est avoir en même temps de l'esprit, de l'âme et du goût» . Buffon

« Celui-là seul sait écrire qui écrit d'une telle sorte qu'une fois la chose faite, on n'y peut changer un mot». Victor Hugo

L'ambition excessive, au plus haut point, folle (dans ce cas ce mot est un adverbe d'intensité : [ travailler, rire comme un fou] , considérable ; l'excès de l'énergie déployée justifie la comparaison ; désespérée : ou parfois dans des conditions difficiles… !) de l'institution scolaire ,c'est d'apprendre aux enfants à lire, mais surtout écrire et compter.

Est-il possible que tous les enfants sachent lire ?

Il n'existe pas d'à priori négatif, et un tel projet est raisonnable.

Cependant, que tous puissent écrire selon le sens que l'on donne à cet apprentissage, à cette possibilité, à cette constatation, ne relève pas du même défi (obstacle à surmonter ) . On peut se rendre compte que leurs capacités de lecteurs sont variables surtout si on vérifie la capacité de comprendre en fonction du contexte. Piètres (très médiocres) sont celles, sauf exceptions, des auteurs d'écrits, même de textes courts et assez banals, même de textes techniques relevant du domaine de compétence.

Savoir écrire est à plusieurs sens. Connaître les lettres (savoir les déchiffrer) de l'alphabet, écrire avec leur orthographe les mots courants, pouvoir écrire sous dictée, pouvoir rédiger un texte simple sur un sujet donné, pouvoir rédiger un texte long, maîtriser l'écriture d'une ou plusieurs disciplines, avoir du style (voir le billet du 25 octobre) ,publier (préparer un texte qui devra être lu, apprécié des autres ) des textes, ne relèvent pas de la même expertise (capacité de réalisation). il sera nécessaire d'en tenir compte dans les nombreux contextes que nous aborderons, puis traiterons.

Il sera nécessaire de tenir compte de toutes ces considérations.

Qu'une langue qui s'écrive, puisse la transformer radicalement, c'est certain , non moins (autant que) que se transforment la culture, la vie même, de qui accède à l'écriture.

L'écriture, c'est un travail, un difficile travail :

Depuis le petit enfant qui tire la langue en bouclant ses l et ses n, au chercheur rédigeant un article ou à l' écrivain terminant un chapitre, il y a un immense continuum (ensemble d'éléments homogènes) de texte s'élaborant dans le désir de la tâche à mener à bien.

Depuis l'activité du scribe égyptien traçant des hiéroglyphes sur des feuilles de papyrus, du scribe médiéval écrivant sur du parchemin, jusqu'à la saisie de texte sur Internet comme je suis en train de le faire (on ne tient plus un porte-plume et même maintenant, avec certains logiciels ,on peut dicter tout simplement ce que l'on désire écrire), on trouve tous les Savoirs, toutes les Sciences s'élaborant au long de notre histoire culturelle. Sur ces routes cheminent, à leur place, nos populations d'élèves : en peinant! plutôt qu'en entrant dans l'illusoire « plaisir d'écrire »,ce qui est regrettable, que chantent parfois les pédagogues ;elles partent de rien, pour aller « le plus loin possible », comme le disent souvent les parents. Nous interrogerons ce trajet,cet espace à parcourir.

Tracer des lettres, écrire des mots : c'est aller du dessin à l'écriture :n'est-ce pas ?

C'est en considérant les écritures qui nous sont étrangères qu'on perçoit ce qu' est aussi la nôtre pour qui ne la connaît pas :une épaisse forêt de signes graphiques qu'il faut apprendre à décrypter (restituer, reconstituer le sens d'un texte obscur …) , à reproduire, à automatiser. C'est un savoir proprement graphique qui est mis en œuvre dès la moyenne section de maternelle, geste après geste :

C'est du dessin que va naître l'écriture.oui

Dès 18- 20 mois, l'enfant produit spontanément des gribouillages (écriture mal formée, peu lisible, confuse) ;

Vers 2 ans et demie , l'œil de l'enfant commence à pouvoir guider sa main, au lieu de la suivre : les trait se différencient (devenir différent, de plus en plus différent ) et s' affinent [boucles, zigzags…] mais restent produits pour eux-mêmes .
.

C'est vers 4 ans que se produit le "renversement fondamental " : l'enfant vise à reproduire des objets du monde [« dessine-moi un mouton… »] ; C'est la sortie du seul dessin spontané et l'accès à la copie. La reproduction de lettres est une copie particulière[imitation] qui appelle la maîtrise des formes géométriques de base : cercle, carré, triangle, losanges - ce qui sera en place vers 5-6 ans.

Pouvoir écrire suppose aussi la prise manuelle efficace du crayon, afin que ce soient les mouvements des doigts et du poignet qui assurent l'écriture.

Long et patient travail des maîtresses de maternelle:

Le stylo est d'abord attrapé à pleines main.

Pouvoir écrire suppose enfin l'accès à l'enchaînement graphique (lettres attachées) et à la vitesse de formation des lettres, des mots et des phrases :

Enchaîner des lettres pour écrire des mots.

Accélérer pour écrire des phrases, puis des textes.

L'augmentation de la vitesse d'écriture est nette entre 7 et 9 ans, puis stagne jusque vers 13 ans ; elle augmente alors pour atteindre une vitesse moyenne de deux lettres par seconde.

Ainsi "s'installent " dans notre cerveau les modèles graphiques fondamentaux sans lesquels nous ne pourrions rien écrire ; il constituent un stock propre,construit pour l'essentiel entre 5 et 7 ans . Ce sont, pour chaque lettre et suite de lettres, des images mentales très abstraites dont nous n'avons aucune conscience (aucun souvenir) , mais que le petit enfant installe au fil de centaines et de centaines de tracés graphiques faits et refaits, «reparcourus».

Ainsi pouvons-nous appréhender l'un des aspects de la « patience » de l'écriture :

Entrer dans l'écriture
,

C'est entrer dans un travail de longues années de lettrisme (activité d'écriture) . Ainsi apercevons-nous combien l'écriture est de l'ordre du matériel : la lettre est un cas particulier de trace, qui nécessite un support, un outil, la maîtrise progressive d'un espace plan ou courbe ; une lettre s'inscrit sur une page, avec un crayon ou un stylo, dans un temps donné.

Écrire, c'est très matériel, cela se voit, se donne à voir même : il y a une relation entre lettres et arts graphique ;c'est très manuel : faut y être habile. C'est toujours d'abord une copie : et ne copie pas qui veut, encore faut-il apprendre.

Tandis que la lecture place le très jeune enfant au contact direct du temps des livres, du sens et des histoires [« lis-moi encore !»], l'écriture demeure un lieu : très longtemps celui du «papier- crayon», des gribouillages, puis de la copie de lettres… Un lieu assez aride…

( à suivre)

Fidèlement vôtre . Esiobreg , petite sœur de Gerboise . Vous pouvez rejoindre cette dernière en cliquant sur l'image de Gerboise dans la partie haute de la colonne de gauche, puis revenir sur le site d'Esiobreg en cliquant sur son image dans cette même colonne.

lundi 25 octobre 2010

La magie des mots :le style* est la manière propre à chacun d'exprimer sa pensée par l'écriture ou la parole . Le fond** et la forme*** ne font qu'un.

.

*Le style : dans le langage, aspect remarquable de l'expression par le langage écrit [plus rarement oral]; manière de s'exprimer particulière à chaque individu, d'écrire, présentant des qualités particulières, littéraires . Et comme le disait Boileau :

« Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément».

« Presque toujours, les choses qu'on dit frappent moins que la manière dont on les dit ,car les hommes ont tous à peu près les mêmes idées de ce qui est à la portée de tout le monde. L'expression, le style fait presque toute la différence. Le style rend singulières les choses les plus communes, fortifie les plus faciles, donne de la grandeur aux plus simples. Sans le style, il est impossible qu'il y ait un seul bon ouvrage en aucun genre d'éloquence et de poésie». Voltaire.

Ensemble des caractéristiques des œuvres d'art d'une même époque: par exemple le style gothique.

Dans le comportement ,manière personnelle d'agir, de se comporter, de pratiquer une activité, un sport… Manière d'être ; style de vie, d'action ...

« Le style résulte d'une sensibilité spéciale à l'égard du langage. Cela ne s'acquiert pas ; mais cela se développe » Paul Valéry .

** le fond, ce sont les matériaux, les pensées, la substance, le sujet… Ce qu'il y a d'essentiel dans une chose, ce qui la constitue principalement, par opposition à la forme, à l'apparence, à l'accessoire,etc. Ce qu'il y a de plus intérieur,de plus intime, ou de plus cachés dans le cœur,dans l'esprit…

*** la forme,c'est l'expression, le revêtement, l'habillement… Elle est l'ensemble des qualités extérieures que revêt un texte, la matière… elle est l'apparence réelle, contrôlable; elle désigne,dans un sens littéraire, tous ce qui s'oppose au fond: langue, style, expression.

Dans ce billet, nous n'ouvrirons pas de nombreuses parenthèses explicatives des termes et expressions utilisées . Nous vous laisserons " visiter "vous-même votre dictionnaire et , découvrir ainsi le sens et la signification des mots qui pourraient vous poser des problèmes de compréhension . Si des difficultés survenaient , vous pourrez toujours laisser un message dans le cadre des commentaires réservé à cet effet à la fin du billet .

Vous devez avoir dès maintenant connaissance de cette caractéristique fondamentale du savoir écrire et parler.

En somme, qu'est-ce que le style ?

Le style et la manière propre à chacun d'exprimer sa pensée par l'écriture ou la parole.

Par l'écriture, chez l'écrivain.
Par la parole, chez l'orateur.

Le style est la marque personnelle du talent. Plus il est original, saisissant, plus le talent est personnel. Le style c'est l'expression, l'art de la forme, qui rend sensibles nos idées et nos sentiments ; c'est le moyen de communication entre les esprits.

Ce n'est pas seulement le don d'exprimer ses pensées, c'est l'art de les tirer du néant, de les faire naître, de voir leurs rapports,l'art de les féconder et de les rendre saillantes .Le style comprend le fond et la forme.

Il faut bien se persuader que les choses qu'on dit ne frappent que par la manière dont on les dit. D'une façon générale, nous pensons à peu près tous les mêmes choses. La différence est dans l'expression et le style. Il relève ce qui est commun ; il trouve de nouveaux aspects à ce qui est banal ; il grandit ce qui est simple, il fortifie ce qui est faible.

Bien écrire, c'est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre les effets que l'on désire exprimer.

Le style est l'art de saisir la valeur des mots et les rapports des mots entre eux.


Les idées simples qui représentent les mots du dictionnaire, ne suffisent pas à faire un écrivain. Celui qui connaîtrait tous les mots du dictionnaire pourrait néanmoins être incapable de tracer une phrase ; car le talent ne consiste pas à se servir sèchement des mots, et à découvrir les nuances, les images, les sensations qui résultent de leurs combinaisons.

Le style est donc une création de forme par les idées est une création d'idées par la forme. Le style est une création perpétuelle :

Création d'arrangements, de tournures, de ton, d'expressions, de mots et d'images
.

Plus cette création est sensible à la lecture, se perçoit facilement, meilleur est celui qui écrit, ou l'écrivain.

Le rapprochement, l'emploi de certains mots leur donne une magie spéciale, une poésie particulière, une signification nouvelle.

Guy de Maupassant dit quelque part : « les mots ont une âme. La plupart des lecteurs et même des écrivains ne leur demandent qu'un sens. Il faut trouver cette âme,qui apparaît au contact d'autres mots, qui éclate et éclaire certains livres d'une lumière inconnue,bien difficile à faire jaillir. Il y a, dans les rapprochements et les combinaisons de la langue écrite par certains hommes, toute l'évocation d'un monde poétique que le peuple des "mondains" ne sait plus apercevoir ni deviner. Quand on lui parle de cela, il se fâche, raisonne, argumente, nie, crie et veut qu'on lui montre. Il serait inutile d'essayer . Ne sentant pas, il ne comprendra jamais.
Les hommes instruits, intelligents, écrivains même, s'étonnent aussi quand on leur parle de ce mystère qu'ils ignorent ; et ils sourient en haussant les épaules. Qu'importe ! Ils ne savent pas. Autant parler musique à des gens qui n'ont point d'oreilles ».

Le style et donc la façon de chacun de créer des expressions pour rendre, exprimer, sa pensée.

Il peut être long, court,coloré, c'est, abondant, vif, périodique, selon les tempéraments.

Il est diffus, pâle,incolore, lâche chez les mauvais écrivains ; serré, nerveux, en relief, chez les bons écrivains.

L'union est si complète entre le caractère et le style d'une personne,qu'on a pu dire avec vérité :le style, c'est l'homme.

La vivacité des paroles, l'énergie des conceptions, le tour même de la conversation parlée,l'originalité de l'imagination, tout cela se peint exactement dans le style d'un homme.

Le style et le reflet du cœur, du cerveau et du caractère.

Non seulement cela est vrai des individus, mais cela est vrai des peuples.

On remarque de nos jours des différences entre le style des Français,des Espagnols, des Allemands et des Anglais.

Savoir beaucoup de choses n'apprend pas à être bon écrivain ;

Le style est indépendant de l'érudition ;

Aussi en disant qu'il faut lire beaucoup pour être capable d'écrire, on suppose, bien entendu, qu'on a en soi des aptitudes au style,au moins une vocation moyenne et un goût déterminé. Sans cela,

la plus immense érudition ne fera pas trouver une tournure de phrase.

Il y a des gens très savants, ils ne seront jamais écrivains, et il y a des écrivains brillants qui ne savent pas grand-chose.

Le savoir et l'art d'écrire sont choses distinctes, qui ne vont pas toujours ensemble.

« Les ouvrages bien écrits, dit Buffon, seront les seuls qui passeront à la postérité. »Il ajoute :« Toutes les beautés qui s'y trouvent, tous les rapports dont le style est composé sont autant de vérités aussi utiles et peut-être plus précieuses pour l'esprit humain que celles qui peuvent faire le fond du sujet. »

« Le style, dit Buffon,est l'ordre et le mouvement qu'on met dans ses pensées. »

L 'ordre, c'est-à-dire la logique des idées, leur enchaînement, leur fond ;le mouvement,c'est-à-dire, la vie, la forme ; l'ordre, qui est la concentration, l'allure, l'ensemble ; le mouvement, qui est l'imagination, l'agrément, le relief...

Ici intervient la fameuse distinction du fond et de la forme.

Les uns les séparent et les différencient ;

Le fond ,ce sont les matériaux, les pensées, la substance, le sujet ;
La forme, c'est l'expression, le revêtement, l'habillement. Cela fait deux choses à part.

Les autres disent :

Le fond et la forme ne font qu'un ; on ne peut pas plus les séparer que le muscle de la chair . Il est impossible d'exprimer une idée qui n'ait pas une forme, comme on ne peut concevoir une créature humaine qui n'ait pas une âme et un corps.
Quand on change la forme, on change l'idée, et de même la modification de l'idée entraîne celle de la forme.

Travailler la forme, c'est travailler l'idée. La forme colle sur l'idée.

Cette théorie est la vraie,et il faut s'y tenir .
Dans certains cas très rares, le changement de la forme, en effet n'altère pas l'idée .

Ainsi, si je dis :

« Il pleut » pour : « il tombe de l'eau» ; pleurer, pour verser des larmes ; s'agenouiller, pour se mettre à genoux ; un bruit retentit, au lieu de un bruit se fit entendre, j'aurais employé une forme meilleure qui n'aura pas changé d'idée ; mais c'est là plutôt une synonymie qu'une modification de forme.
En dehors de ce genre de corrections purement grammaticales,

l'idée subit toujours les changements de la forme. J'écris cette phrase :

« Nos cœurs enivrés de l'amour mondain». Je la retravaille et je mets :

« Nos cœurs enchantés de l'amour du monde»[Bossuet]. L'idée s'est modifiée d'après les nuances d'une nouvelle forme. Enchantement dit autre chose qu'enivrement, et aimer le monde n'est pas la même chose qu'éprouver l'amour mondain.

Si, au lieu de dire :« Les martyrs étaient animés du désir de souffrir» ce qui me donne des consonances désagréables, je dis : « les martyrs étaient animés de l'avidité de souffrir »[Bossuet], j'aurais trouvé une expression superbe qui aura changé l'idée, car le désir n'est pas l'avidité. Je ne veux pas dire que Bossuet ait trouvé cette expression par un travail d'embellissement et un effort de surcharge. Je suppose le fait pour montrer que modifier la forme, c'est modifier l'idée.

La forme et le fond ne font qu'un.

On ne peut, en général et d'une façon définitive, toucher à l'une sans altérer l'autre.

Quand on dit d'un morceau :« le fond est bon, mais la forme est mauvaise », cela ne signifie rien, car c'est la valeur de la forme qui rend le fond bon. Il faudrait dire :

« Le fond pourrait être excellent ,si la forme était bonne » car c'est la forme qui fait valoir le fond.

Nous l'avons tous constaté : en travaillant, en vous refaisant les phrases, nous croyons ne rien changer, n'améliorer que la forme, et voilà que tout se repétrit (pétrir) ,les idées se multiplient ; il arrive des incidentes, les proportions grandissent, l'alinéa augmente ; nous apercevons des images inattendues, des rapports nouveaux, tant il est vrai qu'on ne peut toucher à la forme sans bouleverser l'idée.

La forme est tellement inséparable de l'idée, que la dernière incarnation de la forme arrive à n'être que l'expression de l'idée pure. Essayez donc d'exprimer autrement certaines pensées, certains vers littérairement mathématiques, comme ceux-ci :

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément…

La raison du plus fort est toujours la meilleure…

Rien ne sert de courir ; il faut partir à point…

Plus fait douceur que violence…

De loin c'est quelque chose et de près ce n'est rien…

En toute chose il faut considérer la fin.

Entre autres conseils remarquables, et qu'il faut retenir pour se rendre compte du style, Buffon recommande « qu'on ajoute le coloris à l'énergie du dessin ». Il veut « qu'on donne à chaque objet une forte lumière »; il exprime le désir que chaque pensée soit une image. C'est ce dernier conseil qui a prévalu quand est venu Bernardin de Saint-Pierre,Chateaubriand, Théophile Gautier, et que la littérature française a été lasse de la beauté sans coloris.

Essayons de condenser la quintessence (ce qu'il y a d'essentiel [ la substance ] ,de plus précieux pour celle ou celui qui doit commencer à se lancer dans son propre perfectionnement en vue d'exprimer sa pensée) de ces propos sur le" Style".

Le style est l'effort par lequel l'intelligence et l' imagination trouvent des nuances,des rapports, des expressions et des images, dans les idées et les mots ou dans la relation qu'ils ont entre eux.

Il y a dans ce travail du style [et c'est un travail considérable] un côté qui est l'ordre, l'arrangement, le resserrement, la correction, l'ordonnance, les proportions, l'équilibre, la mise à point de toutes les pièces de cet échiquier qu'on appelle une phrase, une page, un chapitre.

Il y a aussi un autre côté, qui est le mouvement, la création des mots, des images, leur combinaison,ce qui fait l'intensité, l'effet, l'énergie, le coup de lumière,le relief.

Même le côté arrangement, l'art de placer les mots et de combiner les phrases, est encore une création.
La saveur de cette création multiple s'évapore souvent dans une traduction, justement par ce qu'elle constitue l'essence du style ; c'est ce qui faisait dire à Lamotte :

« Un grand nombre de beautés des anciens auteurs sont attachées à des expressions qui sont particulières à leur langue,ou à des rapports qui, ne nous étant pas aussi familiers qu'à eux, ne nous font pas le même plaisir. »

Le souci de la forme doit donc préoccuper avant tout ceux qui ont le goût d'écrire puisqu'elle comprend aussi le fond,et que c'est elle qui fait la valeur d'un texte,d'un ouvrage même d'un exposé oral.
Il existe une tradition ininterrompue d'historiens et d'anciens auteurs qui nous apprend que leur style faisait l'admiration de leur temps. Et c'est justement cette supériorité de forme qui les a immortalisés .
Si leurs vers eussent été mauvais, leurs contemporains ne les auraient pas retenus, et si leur style eût été médiocre,leur œuvre ne nous serait pas parvenue.
Il n'existe pas de chef-d'œuvre sans une forme soignée, et un ouvrage mal écrit ne peut pas vivre, par la raison qu' il n'y en a point de mal fait qui nous soit resté.

Fidèlement vôtre

dimanche 24 octobre 2010

Le Cygne et la Carpe : Elan*amoureux, calinerie** ou autre (s ) circonstance (s ) ?


* Élan : action de se lancer en avant, ici la carpe qui s'est élancée impétueusement hors de l'eau .

D'après vous, pour quelle raison ?

** Câlinerie : échange de tendresses .

Est-ce la réalité de la situation ? Que s'est-il passé exactement ?

Vous les jeunes enfants, pourriez-vous rédiger un petit texte d'une dizaine de lignes dans lequel vous exposeriez à vos amis (es) les circonstances possibles, parmi les plus probables,qui ont conduit à cette scène étrange .

Fidèlement vôtre, Esiobreg .

jeudi 14 octobre 2010

Description: décrire et raconter sont-ils synonymes*? Pas absolument : nous allons le préciser en menant à bien**,en réalisant¤,diverses observations

* synonymes : se dit de mots ou d'expressions de même catégorie grammaticale qui ont un sens identique [la même signification] ou très voisin ; qui ont entre eux une analogie générale de sens avec des nuances particulières à chacun d'eux .

** mener à bien : exécuter, rendre effectif un projet, une décision ; mener à bien une affaire : la faire réussir .

¤ en réalisant,en effectuant ; en exécutant, en accomplissant : réaliser et effectuer regardent l'entendement et ne se disent que de ce qui a été conçu et qu'on transporte du monde de la pensée dans celui des faits ou des objets ; réaliser, c'est donner l'existence à une chose, effectuer , c'est agir pour qu'une chose, un fait ait lieu, arrive, se passe .

Exécuter
et accomplir regardent la volonté, ne se disent que de ce qui a été décidé, par soi ou par autrui, et qu'on traduit en actions ; exécuter convient pour toutes sortes de choses et fait penser aux moyens qu'on emploie pour agir conformément à un programme précis ; accomplir se dit plutôt pour les grandes choses et fait surtout penser à l'œuvre ou à la conduite d'un agent moral qui mène à terme une action en restant fidèle à l'esprit de celui qui l'a décidée .

Décrire, c'est raconter, et la seule différence c'est que, dans le deuxième cas, les détails se succèdent et que, dans le premier, ils sont ensemble .

En d'autres termes, il n'y a pas d'action dans une description, ou, du moins, pas d'action unique ; l'ordre des parties est facultatif ; au contraire, le récit comporte nécessairement une action précise [c'est-à-dire quelque chose qui se passe], et l'ordre des parties n'est pas facultatif : il y a un commencement, un milieu, une fin, avec une progression évidente, comme dans une pièce de théâtre .

Récit d'une exploration géologique par des étudiants dans la Chaîne des Puys .
Description d'une carrière et des différents matériaux exploités .

Récit d'une promenade le long d'un canal fluvial par des touristes .
Description d'une écluse .

Donc ne confondez pas une description et un récit [ on dit aussi narration : exposé écrit et détaillé d'une suite de faits ou d'événements ] .

Dans la première, il ne se passe rien, ou peu s'en faut (presque) ;
Dans le deuxième, il se passe quelque chose .

Dans la première, vous êtes maître de votre plan, et vous ne l'êtes pas dans le deuxième .

Assurément, une narration comporte souvent des passages descriptifs, et une description peut, chemin faisant, admettre une courte narration ; mais, dans l'ensemble, les deux genres sont distincts, il est préférable de ne pas les confondre, à cause du plan et à cause du ton .

Tenons-nous-en , pour le moment, à la description .

La description au sens script, disons, ordinaire .

C'est semble-t-il , l'exercice le plus facile, si l'on a soin de proposer aux jeunes la description de choses vues, ce qui réduit l' invention au minimum, sauf quand l'abondance des idées oblige l'auteur à en supprimer un grand nombre , pour conserver les principales.

L'invention consiste alors à choisir .

Souvent lorsque les idées sont trop nombreuses,et l'invention consiste à choisir les plus importantes.
Surtout,il n'y a pas qu'une seule façon de bien sélectionner, privilégier, traiter un sujet.

Il suffit de bien le comprendre.

Toutes vos idées doivent s'y rapporter ; mais chacun peut en trouver qui ne soient pas celles du voisin ; deux devoirs peuvent être excellents et ne pas se ressembler beaucoup pour le fond [le contenu par rapport à la forme du texte] . Pourtant il faut reconnaître que c'est surtout pour la forme que diffèrent les bons devoirs sur un sujet donné.

Encore beaucoup de gens ne savent-ils pas voir,

Ce qui suppose une observation attentive, éclairée, et la faculté de discerner les choses essentielles de celles qui ne le sont pas
.

À ce point de vue, le plan d'une description a une grande importance. Il faut savoir répartir les détails en quelques groupes nettement séparés, afin de donner à la description toute la clarté désirable.
Pour cela, une vue générale de l'objet, du phénomène à décrire est souvent nécessaire ; on indique ensuite les différents points que l'on traitera , et l'on développe ceux-ci l'un après l'autre. Cette méthode n'est pas particulière à la description ;vous en trouverez l'application au discours, au rapport, à la dissertation, etc. ; mais elle est indispensable, surtout si les développements ont une certaine longueur, car le lecteur risque alors de ne pas se reconnaître au milieu des détails : tel un monument dont on visiterait successivement toutes les parties sans y jeter un coup d'œil d'ensemble.
Le style doit être d'une simplicité absolue et, à moins d'écrire pour un public spécial, on fera bien d'éviter les termes techniques [ou alors bien les expliquer] ; il faut toujours supposer, en pareil cas, qu' on s'adresse à des honnêtes gens, ce mot étant pris dans le sens qu'il avait au XVIIe siècle [gens à culture générale,mais qui ne se piquant de rien], et se surveiller en conséquence. Si vous désirez lire des modèles du genre,ouvrez n'importe quel roman de Théophile Gautier et de Flaubert [malgré l'abondance de termes techniques]; lisez la description d'un atelier du Creusot par Guy de Maupassant [ Au soleil] ; lisez aussi les descriptions alertes et limpides qu'on trouve à chaque page de la Grèce contemporaine [E. About], et tâchez de vous en inspirer!

Il y a encore beaucoup de choses à dire à ce sujet, nous y reviendrons un autre jour .

Toujours fidèlement vôtre , Esiobreg, petite sœur de Gerboise .

mercredi 6 octobre 2010

Sentence* de Confucius**:poésie de Schiller***:est-il possible de schématiser ces concepts graphiquement ?Faites un dessin dans l'espace et le temps .

* sentence : parole, courte maxime, proposition qui renferme une vérité frappante, une moralité ; une décision quelconque .
** Confucius : philosophe chinois, ~ - 555 à ~- 479, dont les enseignements et les idées, recueillis par ses disciples, ont influencé toute la civilisation de la Chine jusqu'à nos jours .
***Schiller : Poète et auteur dramatique allemand, 1759- 1805, il était convaincu que seul l'effort individuel vers le beau et le bien peut amener l'humanité sur la voie du progrès plus efficacement que l'action politique et sociale .

" Le cours du temps se divise en trois parties :

l'avenir, qui arrive lentement ;

le
présent, qui fuit avec la rapidité d'une flèche ;

le passé , qui est inébranlable* .

Nulle impatience ne hâte la marche de l'avenir .

Nulle crainte, nul doute n'arrête la fuite du présent .
Nul repentir, nulle évocation ne fait mouvoir** le passé .


Si tu veux accomplir heureusement le voyage de la vie,

Prends l'avenir pour conseil et non pour l'instrument de ton œuvre ;

Ne fais pas du présent ton ami, ni du passé ton ennemi ."

Schiller

* inébranlable : qui ne peut être ébranlé, c'est- à- dire modifié , affaibli, atteint, transformé, mis en mouvement .
** mouvoir :
faire agir, faire changer, mettre en mouvement, transformer .

Conseil : Après avoir pris connaissance des concepts [idées, notions générales envisagées] présentés ci-dessus par Schiller, il serait très formateur, bénéfique pour accroître, développer, stimuler votre capacité de représentation dans l'espace et surtout dans le temps, que vous réalisiez, construisiez une ébauche schématique[un dessin qui donnera les grandes lignes du texte ], une synthèse qui permette, d'un seul coup d'œil, d' apporter au lecteur une aide pour intégrer immédiatement dans son esprit, l'ensemble du message de l'auteur de cette sentence . Nous vous proposerons un schéma commenté dans un prochain billet .

Fidèlement vôtre, avec tout notre dévouement, Esiobreg , petite sœur de Gerboise .

jeudi 30 septembre 2010

Je vois ! j'imagine, je me représente fort bien ce dont il s'agit... ; vu, de mes yeux vu *... !

.

Vous pouvez réaliser un clic gauche sur l'image, ci-contre à gauche, de Gerboise pour atteindre le blog : SAVOIRS ET RÉFLEXIONS ; sur ce dernier ,vous pourrez en cliquant sur la petite sœur Esiobreg, revenir au point de départ : le blog LIRE, ÉCRIRE ... sur lequel vous êtes actuellement .

* J'ai vu, de mes yeux vu ! l'ai-je vraiment vu ? ; ce pléonasme (redondance : caractère de ce qui apporte une information déjà obligatoirement donnée sous une autre forme ; expression formée de mots dont l'un possède un sens entièrement contenu dans l'autre) a été popularisé par une scène du Tartuffe de Molière . Le témoignage oculaire, exprimé avec redondance, est destiné à accréditer un fait peu croyable .

Dans le Propos d'Alain ,[ Émile Chartier, philosophe français, 1868-1951 ; plus qu'un créateur de système philosophique, Alain, à l'exemple de Socrate, philosophe grec, -470,-399 , a voulu être un maître à penser et un éducateur] que nous allons reproduire en expliquant certains mots au fil du texte, vous allez pouvoir comprendre et vous rendre compte de toute la richesse de ce verbe VOIR . Les notions qui émergent du texte d'Alain nous permettrons d'aborder dans un prochain billet le sens profond du verbe OBSERVER . C'est à partir des observations réalisées grâce au sens de la vision, que nous pourrons apprendre à décrire les phénomènes, les objets, les êtres vivants et les êtres humains en particulier .

Voici le Propos d'Alain : Voir, dans Manuscrits inédits, sans date .

" On peut regarder des photographies, afin de voir en souvenir ce qu'elles représentent .

Mais, même dans ce cas, on ne peut pas dire que l'on voit . Rien ne remplace la chose vue ; car toutes ces images sont faites pour être vues, et déjà arrangées (les prises de vue résultent d'un choix qui aurait pu être différent; le cadrage de cette photographie aurait pu mettre en valeur un autre aspect de la situation ...) ; tandis que le monde est difficile à voir (à apprécier, à interpréter, à comprendre) et admirable à voir . Une immense variété (de situations qui changent de nature à chaque orientation du regard) se présente, multipliée et modifiée par le mouvement des yeux, de la tête et du corps .
Chaque petit déplacement de notre corps donne (permet d'envisager ) un monde nouveau ; chaque instant du jour donne un monde nouveau ; tout aspect naît et meurt en même temps, et tout recommence . Aussi n'est-ce pas peu de choses que voir ( la plupart du temps notre regard ne s'attarde pas, ne s'arrête pas à chaque étape fugitive du déroulement de l'action, sauf si un fait particulier survient et attire notre attention) .

Voir c'est évaluer (c'est porter un jugement sur la valeur, la nature, les conséquences ... etc.), comparer (examiner les rapports de ressemblance et de différence), conjecturer ( juger, avoir une opinion fondée sur des probabilités ou de simples apparences) ; c'est mettre tout en place, se tromper, se détromper, essayer, vérifier .

Le calcul (l'appréciation, l'estimation) , la pénétration (de l'esprit ;aptitude à approfondir les choses), la sagacité (clairvoyance, discernement, perspicacité) , l'expérience, la décision y sont réunis .

C'est une pensée qui ne se soutient que par vitesse et prudence réunies ;

-si vous flânez tout s'écroule ;

-si vous jugez trop vite tout s'écroule .

Les choses ne se mettent en place et n'y restent que par une justesse d'esprit décidée (ferme, résolue ;déterminée d'une façon stricte) , hardie (audacieuse, entreprenante) et circonspecte (qui prend garde à ce qu'elle fait) .
Il y a de la retenue (de la modération, de la modestie, un certain empire sur soi-même: un savoir se dominer) dans la vision, une violence retenue (qui ne doit pas se laisser aller, qui doit être maîtrisée) qui occupe tout le corps . Car les muscles orientent les yeux et commentent en même temps les images par mille mouvements réprimés .

C'est ainsi que l'on saisit le monde .

Le toucher est facile ; il n'emplit que la main ; il garde .

Voir est difficile . Voir ne garde pas ; qui voit n'a pas le temps de retenir ; qui voit saisit et perd sans cesse .

Voir emplit les yeux et tout le corps comme le torrent emplit son lit ."

Nous pensons qu'il est nécessaire de beaucoup réfléchir, un crayon à la main, sur ce propos d'Alain, plein de provocation, d' incitation " à VOIR " , à REGARDER .

Observer, décrire une certaine réalité [dans son entendement ou/et sur une feuille de papier] celle qui apparaît à votre esprit à un moment donné et qui sera différente de celle qui précède et de celle qui suit , fera l'objet d'une prochaine analyse riche et passionnante dans notre blog .

Fidèlement vôtre, avec tout notre dévouement, Esiobreg, petite sœur de Gerboise .