
Fête donnée en 1573 aux Tuileries par Catherine de Médicis
La Poésie, la Musique
La Poésie :
Quoi ! par de vains accords et des sons impuissants,
Vous croyez exprimer tout ce que je sais dire ?La Musique :
Aux doux transports qu'Apollon vous inspire
Je crois pouvoir mêler la douceur de mes chants .La Poésie :
Oui, vous pouvez, au bord d'une fontaine,
Avec moi soupirer une amoureuse peine,
Faire gémir Thyrsis, faire plaindre Climène .Mais, quand je fais parler les héros et les dieux,
Vos chants audacieuxNe me sauraient prêter qu'une cadence vaine :
Quittez ce soin ambitieux .La Musique :
Je sais l'art d'embellir vos plus rares merveilles .
La poésie :
On ne veut plus alors entendre votre voix .
La musique :
Pour entendre mes sons, les rochers et les bois
Ont jadis trouvé des oreilles .
La poésie :
Ah! c'en est trop, ma soeur, il faut nous séparer .
Je vais me retirer :Nous allons voir sans moi ce que vous saurez faire .
La musique :
Je saurai divertir et plaire ;
Et mes chants moins forcés n'en seront que plus doux .
La poésie :
Eh bien! ma soeur, séparons-nous .
La musique:
Séparons-nous .
La poésie:
Séparons-nous .
Choeur des poètes et des musiciens .
Séparons-nous, séparons-nous .
La poésie:
Mais quelle puissance inconnue
Malgré moi m'arrête en ces lieux ?
La musique:
Quelle divinité sort du sein de la nue ?
La poésie :
Quels chants mélodieux
Font retentir ici leur douceur infinie ?
La musique:
Ah ! c'est la divine Harmonie
Qui descend des cieux !
La poésie :
Qu'elle étale à nos yeux
De grâces naturelles !
La musique :
Quel bonheur imprévu la fait ici revoir !
La poésie et la musique .
Oublions nos querelles :
Il faut nous accorder pour la bien recevoir .
Choeur des poètes et des musiciens .
Oublions nos querelles :
Il faut nous accorder pour la bien recevoir .
Chez Boileau, le poète et l'homme sont assez distincts . L'un se raconte par ses oeuvres, l'autre échappe davantage, à cause de ses oeuvres mêmes, dont il gardait l'esprit sans le caractère .
Cette poésie et cette musique, grâce à elles, un rayon de lumière merveilleux illumine le regard de ma mie [ma Doudoue], qui est toujours émue à leurs accents sonores : leurs paroles et leurs échos vibrants la sortent momentanément de son univers inconnu . (Voir le billet du 13 Juillet 2011 de Esiobreg en cliquant sur l'image de la gerboise du bas, au sommet de la colonne de gauche . " Alzheimer, ou ... " dans lequel je donne les raisons de mon long silence sur mes deux blogs, Gerboise et Esiobreg) .
Fidèlement vôtre , Esiobreg .
J'adore cette poésie que j'ai découvert dans un livre original du xvII siècles. J'adore. C'est beau et amusant.
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