jeudi 23 septembre 2010

La lecture :un moyen efficient*de prendre conscience du monde des choses et des êtres qui nous entoure,des mondes anciens de toutes les époques** .



* efficient : qui produit un effet , qui est capable de créer une efficacité opérationnelle .
** de l' histoire de l'humanité depuis la Préhistoire .

" Nos connaissances sont les " germes " ([ la semence] , les sources, les point de départ, les fondements) , de nos productions " a dit* avec justesse Buffon, naturaliste et écrivain français, 1707-1788, intendant du jardin du roi [actuellement Muséum national d'histoire naturelle] ,dans son immortel Discours sur le style , discours prononcé à l'Académie française le jour de sa réception le 25 Août 1753 .

Voici le paragraphe dans son intégralité :

* " Pourquoi les ouvrages de la nature sont-ils si parfaits? C'est que chaque ouvrage est un tout, et qu'elle travaille sur un plan éternel dont elle ne s'écarte jamais; elle prépare en silence les germes de ses productions; elle ébauche par un acte unique la forme primitive de tout être vivant; elle la développe, elle la perfectionne par un mouvement continu et dans un temps prescrit. L'ouvrage étonne; mais c'est l'empreinte divine dont il porte les traits qui doit nous frapper. L'esprit humain ne peut rien créer; il ne produira qu'après avoir été fécondé par l'expérience et la méditation; ses connaissances sont les germes de ses productions: mais s'il imite la nature dans sa marche et dans son travail, s'il s'élève par la contemplation aux vérités les plus sublimes, s'il les réunit, s'il les enchaîne, s'il en forme un tout, un système par la réflexion, il établira sur des fondements inébranlables des monuments immortels. "

Le talent ne se crée pas . " Il se transfuse toujours par infusion ", ajoute non moins justement Gustave Flaubert, qui avait tout lu . Rousseau, avant d'écrire, avait lu et relu Montaigne et Plutarque . Bossuet possédait à fond la Bible et les pères de l'Église .

L'immense lecture de Montaigne dans ses "Essais " est proverbiale . Il écrivait et parlait le latin avant d'aborder le français . Chateaubriand avoue qu'il relisait sans cesse Bernardin de Saint-Pierre ...

Tous les grands écrivains proclament la nécessité de lire, et de bien lire . La lecture est la base de l'art d'écrire .

Sans doute on peut trouver des exceptions, des exemples de génie, un Georges Sand s'improvisant écrivain .

Profitable à tous les grands talents, dont elle a formé la personnalité vigoureuse, à plus forte raison, la lecture est-elle nécessaire à nous, les derniers venus et les ordinaires ; nous avons tant besoin de fortifier notre inspiration (souffle créateur qui anime les artistes, les chercheurs dans tous les domaines et les sciences en particulier) , d'aider notre culture, et d'étendre, d'alimenter, de transformer nos idées .

Pour nous tous, le champ de notre imagination est en friche
(se dit de ce qu'on laisse sans soin, inemployé, et spécialement d'un esprit dont on a négligé de développer les dons) ; il peut produire ; mais il faut qu'il soit labouré . C'est presque toujours après une lecture que se déclarent les vocations littéraires, parce que c'est par elle, " la lecture ", que notre esprit s'ouvre aux multiples ressources de l'art d'écrire . Elle nous les montre mises en pratique ; elle nous révèle les moyens d'exécution ; elle nous fait voir comment on traite une situation difficile, comment on met de l'émotion dans ses phrases, comment on varie ses expressions . Tour à tour passent devant nos yeux des scènes réussies, des descriptions fortes, des dialogues parfaits, les adresses de l'esprit, les procédés du style , les effets identiques obtenus par des arrangements différents, les exemples des styles les plus opposés, les infinies combinaisons d'une science appliquée par des tempéraments dissemblables . Les finesses de notre intelligence s'éveillent ; notre imagination est entretenue dans un état de verve (inspiration vive, fantaisie créative, manifester son esprit, être plus brillant qu'à l'ordinaire ) ; l'assimilation s'opère . C'est une longue création, une seconde nature qui nous vient, l'éclosion motivée et féconde de nos qualités natives (intrinsèques,naturelles, non acquises) .

On peut affirmer que l'homme qui ne lit pas est incapable de connaître ses forces, et ignorera toujours ce qu'il peut produire .

On ne saurait trop le répéter : il faut lire, toujours lire . Méfiez-vous de ceux qui disent : " Je ne veux rien connaître ; je ne veux rien lire : la nature me suffit " . ceux-là risquent de ne jamais rien produire de bon et de refaire sans cesse ce qui a été fait ; car on avouera au moins que la lecture nous met en garde contre les sujets et les procédés déjà exploités .

Vous voulez savoir si vous aurez du talent ? Lisez .
Les livres vous l'apprendront .

Vous écrivez, mais vous voilà arrêté ? Lisez . Les livres vous redonneront l'inspiration .

Lisez quand vous voudrez écrire ; lisez quand vous saurez écrire ; lisez quand vous ne pourrez plus écrire .

Le talent n'est qu'une assimilation .

Il faut lire ce que les autres ont écrit, afin d'écrire soi-même pour être lu .

La lecture dissipe la sécheresse, active les facultés, déchrysalide (chrysalide : nymphe, deuxième stade de la métamorphose des insectes lépidoptères , passage de la larve au papillon ; déchrysalide : image indiquant la sortie d'un état de latence,d'un état en germe vers un état accompli, opérationnel) l'intelligence et met en liberté l'imagination .

Je sais (je connais) des littérateurs de mérite qui ne se mettent jamais au travail sans avoir lu quelques pages d'un grand écrivain, moyen excellent pour retrouver l'inspiration .

La lecture est un grand secret . Elle apprend tout, depuis l'orthographe jusqu'aux constructions de phrases .

La lecture, c'est une façon de lire, de saisir et d'assimiler les connaissances, donc de connaître, c'est-à-dire de comprendre, en interprétant : au sens propre, un texte donné ; au figuré, le réel perçu .

(à suivre)

Fidèlement vôtre, Esiobreg .










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire