vendredi 4 mars 2011

Le courage*: manifestation dans l'action d'une disposition de l'esprit opposée à la crainte;fermeté dans la volonté de réaliser,de faire quelque chose

.

* COURAGE : Force d' âme de celui qui affronte le danger sans crainte ou supporte la souffrance sans se plaindre .

" Le courage même consiste à différer ( éloigner) la violence, ce qui est la conduire, et non s'y livrer " . Alain, Propos

" Il faut commencer par le commencement .
Et le commencement de tout est le courage . "

Vladimir Jankélévitch (Philosophe français, 1903-1985)


Prendre son courage à deux mains : faire un effort pour vaincre une résistance, des hésitations

Courage : vertu de l'âme [de l'esprit] qui fait affronter tous les chagrins de la vie, tous les périls, auxquels on peut être exposé .

Courage : attitude positive devant un obstacle, une action, une décision pour entreprendre .

S'armer de courage, cette force morale devant l'adversité (sort, effet contraire, généralement néfaste) , la souffrance des autres ,de soi-même .

Le courage, la volonté de dire, d'écrire, de faire quelque chose .

Le courage implique une grande fermeté devant un danger ou dans des situations difficiles d'un point de vue moral ou physique ; c'est également la fermeté qui fait supporter ou braver les périls, les souffrances, les revers, les aléas de la vie .


C'est l'ardeur, l'énergie dans une initiative, une entreprise, un projet, une tentative, une aventure ...

C'est aussi :

- le courage de pouvoir réaliser ce qui est difficile , de ne pas avoir peur, de ne pas s'énerver et garder son calme en toutes circonstances, d' être capable de s'organiser, de se contrôler dans des conditions difficiles et dangereuses ;

- Le courage de résister, le courage d'affronter la peur … les dangers de toute nature ...

- Le courage de foncer ;

- Le courage d'apprendre et de travailler ;

- Le courage de savoir faire, de dire oui ou non, franchement, et de pouvoir dire : je ne sais pas … ;

- Le courage de faire attention, dans mes lectures, dans mes occupations, dans des excès, dans mes envies … ;

- Le courage de pardonner, de défendre les autres, de me défendre, de dire pardon, d'affronter toutes les réalités de la vie … ;

- Le courage de savoir dire non ! Définitivement... ou, après réflexion et informations nouvelles, être capable de changer d'avis .

- Le courage de rester seul, de regarder les choses en face … ;

- Le courage de ne pas être sûr, de douter … ;

- Le courage d'aider les autres … ;

- Le courage de garder un secret, de n'avoir peur de rien ;

- Le courage de voir les choses en face ;

- Le courage de se confier à ses parents, de parler de ses mauvaises notes, de parler de ses problèmes, de ses mauvaises habitudes … ;

- Le courage d'oser … ;

- Le courage de s'interposer quand ... cela est nécessaire ;

- Le courage d'assumer… ;

- Le courage de chercher … ;

- Le courage de ne pas " perdre courage ", de persévérer, de surmonter les tracas quotidiens, de résister à l'ennui, à l'abandon … ;

Il y a des moments dans la vie où il est nécessaire d'avoir le courage d'être capable de "répondre ( se porter garant de ...) de son courage " même quand on n'a jamais été dans le péril …

Dans la vie quotidienne un grand nombre de situations , non misent à la " une " des médias, exigent toutes sortes de formes contemporaines subtiles de prises de risque et de courage .

Le courage d' endurer ( supporter avec patience,obstination, subir lorsque cela est nécessaire) , qui n'est pas un but en soi, qui est l'énergie que l'on peut assurer,dégager, que l'on peut libérer pour " être soi-même ", pour assumer, c'est-à-dire " prendre la responsabilité de … " , " à prendre sur soi " ; où que si l'on peut refuser de prendre en charge … !



Voici un texte de Pierre Michel Klein, professeur agrégé de philosophie concernant le courage .


"" Le courage est la vertu du commencement, nous dit Jankélévitch (Vladimir, philosophe français, 1903-1985) .

Quel commencement ?

Il ne faut pas de courage pour naître, ni pour être . Il en faut pourtant, parfois, pour continuer d'être, ou pour cesser d'être .

Mourir, nous n'y pouvons rien ! Peut-être y pouvons-nous malgré tout quelque chose, faire face, ou bien garder la face sans se laisser envahir au moment d'être anéanti . Le courage, vertu inaugurale : ce qu'il faut faire ne va pas de soi (aller de soi : être évident, se voir comme le nez au milieu de la figure) , mais provient de nous-mêmes, nous instaurons cela, quand sans notre intervention les choses n'iraient que par la « force des choses » ( le cours des événements, considéré comme une causalité inéluctable, inévitable) .

Or commencer - commencer de lutter, commencer de résister - non seulement ne va pas de soi, mais peut aller aussi contre soi-même, malgré soi . Malgré la peur, malgré l'inertie, malgré ce qui en nous permet et pousse aux douces lâchetés (peurs, bassesses,faiblesses) , aux serviles abandons . Sans doute ce qui se nomme « lâcheté » nous propose-t-il de ne rien commencer quand il faudrait commencer quelque chose, ou bien de suivre ses propres pesanteurs en un gras laisser-aller de soi-même en soi-même, en dépit de tout, comme aspiré par sa propre nuit . Le courage alors s'imposerait malgré cela, malgré le désir peut-être, ou bien malgré l'obéissance, en une subversion dressée contre les submersions ou la mort sait respirer .


On le sait, le commencement courageux ne manque pas de mobiles de s'abandonner .

Commencement, donc ; et contre l'ordre des choses . Et malgré tout ce qui en nous tend à rejoindre cet ordre ; malgré nous-même .

« Commencer malgré » :

Voici une double et indissociable détermination du courage qu'il faudra suivre le long des pages, parmi la diversité de ses modalités et de ses figures concrètes . Face au hasard qui peut sembler nous faire, aux accidents qui nous bouleversent .

Face à notre propre corps et à son ordre, l'ordre des choses qu'impose la maladie, sa grave chronométrie , jour après jour . Là aussi, peut-être, commencer quelque chose, ne pas s'abandonner, trouver en soi de quoi intervenir au sein d'un soi-même devenu apparemment impossible, quand se mettent à y loger d'étranges ennemis . Face à l'ordre barbare qui réglait l'industrie de l'horreur nazie .

Et face à la mort . La mort elle-même, face à son ordre implacable, quel acte ? Une manière ? Un style ? Ou bien peut-être aussi quelque chose à dire, encore, quand on a seulement envie de crier .


Le courage, donc, intervient et s'oppose : à un problème, un danger, un péril…

C'est graduation du risque confère sans doute davantage qu'une simple intensité au courage, car de la nature exacte de cette chose qu'il faut surmonter naît la qualité propre du courage : ce qu'il est, son contenu, son sens .

Car il faut bien se demander s'il suffit de lutter contre un contraire, quel qu'il soit, pour affirmer qu' il y a là une sorte de courage .

La lutte est une chose, son sens en est une autre .

Là peut-être pourrait-on éclairer, par exemple, la persistante question où il est demandé de décider entre le courage morbide du suicidaire qui se détruit, et le courage qui l'appellerait à ne pas se détruire . Courage malgré la pulsion de vie, courage malgré la pulsion de mort :

Doit-on exclure de la compréhension de la notion de courage l'idée qui l' inspire, la puissance qui l' invite, le monde qui s'y porte ?

Ce point de vue -du sens, de l'idée - permettrait au moins de donner une raison de ne pas estimer que ferait preuve d' « un certain courage » la brute qui irait jusqu'au bout de son intention de " salaud " .

Mais dans le courage, il n'y a pas seulement un objectif à atteindre .

Il y a aussi un sujet qui cherche en lui de quoi l'atteindre, et qui le trouve, ou ne le trouve pas . Car le courage participe - t- il d'une sorte de « don » ? d'un caractère, d'une détermination subjective ? Il faudra chercher à repérer, parmi les témoignages et les réflexions qui suivent, comment se décide un homme, qui jusque-là se serait pensé « trouillard », ou brave, et qui révélerait un stupéfiant courage, ou une lâcheté inattendue au moment de l'événement .

Quelle empreinte, quelle trace subjective suit- il alors en lui-même, quelle lumière éclaira donc les premiers pas du premier aveugle ?

Car le « malgré tout » qui fait le courage se profile sur un horizon chargé de bien des découragements possibles, liés à l'obstacle, bien sûr, mais aussi à ce mystérieux « soi » qui peut aider ou empêcher et qui n'est pas à lui seul tout à fait digne de confiance . Ne faut-il pas savoir rompre avec sa nature, ne pas s'acharner forcément à poursuivre un penchant - serait-ce un penchant au courage - sans se demander si faire montre de profondeur n'est pas parfois une manière de s'enfoncer ?

Et l'on devra comprendre où peut bien se situer ce qu'on nomme la « lâcheté », entre le découragement, vers lequel un étrange vertige nous attire, et le complice laisser-aller qu'il nous arrive de prendre pour du courage, et qui nous aide seulement à nous y pousser .


Mais le courage ne s'accomplit pas seulement dans le face-à-face, avec soi-même ou contre un ordre .

Il lui faut aussi compter avec le temps . Une décision n'est pas facile à prendre, on hésite, on peut s'engluer dans les raisons de ne rien faire, mobiliser toutes les ressources de sa mauvaise foi afin de permettre l'abandon .

On s'enfonce en soi-même de toute son épaisseur et puis, parfois, la décision héroïque surgit quand même, et voilà : on se voit face à ce qu'une sombre facilité aurait pu éviter, une différence, un sommeil… et non . Les yeux ont décidé de s'ouvrir, il faut désormais persister . Il y a eu le courage de l'instant même, mais il faut maintenant durer, jour après jour, matin après matin, et endurer les nuits . Il y a l'héroïsme de l'éclat, à la force duquel les colonnes s'écroulent, et celui du tunnel poursuivi sans fin, l'un et l'autre aveugles et en vue d'évasion .

Comment vaincre l'irrésistible ?

Comment endurer l'impossible ?

Et pourquoi ? quelle raison, quel idéal, quelle responsabilité, quel regard nous lient donc aux secondes qui viennent ?

Et qui crée notre avenir à partir de rien ?

Cela, il faudra le lire et l'écouter, et le demander à ceux qui ont su s'inventer, ou vivre l'enfer, ou survivre à l'indicible .


Dans la persévérance elle-même, ou bien dans le temps d'assumer la décision courageuse, peut-être prononçons-nous en nous-même : « si j'avais su… » . Et que savions-nous alors ? Quelle ignorance, quelles désillusions sont donc les nôtres au moment de nous précipiter ? Au fond, nous nous demandons parfois si nous avons raison, ou si nous sommes vraiment lucides . Comment nous débrouiller dans cela ? Quel exact degré de clarté doit donc accompagner une décision ? Ne faut-il pas un peu d'une certaine illusion pour mobiliser un effort ? Ces questions portent sur la « conscience » courageuse, et sur l'inconscience aussi .

La sagesse antique répugnait à l'idée qu'on puisse se donner du courage avec un peu d'eau -de -vie . Et l'alcool n'est pas la seule puissance à nous préserver de la défaillance . Il suffit d'être « imbu » de nous-même, ivre d'amour pour notre image ; ou bien imbibé du torrent de mythes plus ou moins fascinants dont s'inondent les pensées courantes .

Plus tard parfois, bien plus tard, on peut se demander ce qui nous a pris de nous mettre ainsi dans de sales draps et l'on se dit : « si j'avais su… » .

Donnons deux suites à cette formule : «… je l'aurais fait quand même » ; fidèle à un acte, nous refusons aux raisons le dernier mot - d'ailleurs, cette lucidité rétrospective a-t-elle vraiment, avec le courage, quelque chose à voir ? - «… je ne l'aurais pas fait » ; nous prendrions alors conscience de ce que notre courage était halluciné, au moment décisif, et nous serions tombé comme un somnambule du haut d'un toit . Le sommeil et l'ivresse nous préservent un peu de la peur, nom de la chute .

Or le courage ne suppose-t-il pas une claire conscience de la peur elle-même, et par là du risque exact et du danger ? Quelle est la juste part de la conscience et de l'inconscience dans le courage ?

Mais si le courage conserve son mystère, c'est qu'on peut penser que ces questions n'en épuisent pas le fond : alors ce que l'on « sait » ou ce que l'on ne «sait » pas importe peu, puisqu'il s'agit premièrement de « faire » quelque chose .

Le fait du courage appelle à d' inépuisables interprétations, dès qu'on s'engage à tenter de lever cette seule difficulté : peut-on à la fois prendre conscience de toutes les bonnes raisons d'agir ou de ne pas agir ? Probablement ; mais alors,

la lucidité ne serait que le témoin impuissant de notre lâcheté .

Ou bien, avoir raison d'agir serait si contradictoire avec ne rien faire qu'une telle lâcheté n'indiquerait, au fond, que des « raisons » dont nous n'aurions pas pleinement conscience…

En tout cas, une sorte d'idéal se pose en nous comme un motif qui nous guide ; et notre plus ou moins nette lucidité porterait aussi sur l'appréciation - parfois bien hasardeuse - de la valeur de ce motif : car vaut-il pour lui-même, et pas seulement pour nous, que nous en payions le prix ? S' il vaut suprêmement, soyons prêts au sacrifice suprême . Et s'il ne vaut rien ou pas grand-chose ?

Notre acte n'aurait-il de valeur que par le seul courage qu'il y aurait à l'accomplir ?

Là commence le courage pur et simple, indépendant de la valeur de l'idéal, le courage irrationnel, libre, de cette seule liberté d'où surgit l'acte gratuit . L'aventure permet ce genre de courage, auquel se risquent les risque-tout . Mais attention : cette belle indépendance vis-à-vis de la valeur de l'idéal ouvre aussi aux courages destructeurs, dévastateurs . Et le courage pur ne ferait que dissimuler sous sa belle apparence le courage brut .

Le courage est lié à l'idéal, mais quelle peut être au juste la teneur de ce lien ? Ou bien le courage crée-t-il de la valeur par son effectivité même ? On voit que l'on peut vite se laisser captiver par l'esthétique du courage, ébloui au point parfois d'oublier que le beau n'est pas le bien . Mais aussi, qu'ajoute au bien que l'on fait, le fait de le faire « avec courage » ? ""

Ce texte de Pierre-Michel Klein est parfois ardu, nous en sommes conscient ; vous pouvez poser des questions à vos parents ou les rédiger dans la rubrique " commentaires " qui suit chaque billet .

Courage, tenez bon !

Fidèlement vôtre, Esiobreg .

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